La conformité n’est pas une option pour les courtiers en assurance, mais un pilier central de leur activité. Si certaines obligations sont déjà bien établies, de nouvelles exigences entreront en vigueur dès 2026, renforçant les contrôles et les attentes des autorités.
Tour d’horizon des règles à respecter et des changements à anticiper pour rester en conformité, protéger votre activité, et continuer à exercer en toute légalité.
Qu’il soit courtier de proximité ou grossiste, tout professionnel de l’assurance est soumis à un socle commun d’exigences réglementaires. Ces obligations visent à garantir la transparence, la qualité du conseil, la protection du client et, par extension, la crédibilité du secteur.
1· Immatriculation ORIAS : tout courtier en assurance doit être immatriculé à l’ORIAS (Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance). Cette immatriculation est renouvelée chaque année, avec dépôt de pièces justificatives attestant que le professionnel remplit les conditions réglementaires.
En cas de non-renouvellement ou d’informations inexactes, l’activité devient illégale et expose à des sanctions lourdes.
2· Devoir de conseil : recueil des besoins, recommandation adaptée, justification de l’adéquation produit/client, traçabilité des échanges. Le devoir de conseil est l’un des piliers les plus encadrés et sensibles pour les courtiers. Il consiste à :
Ce devoir s’applique avant la souscription, mais également tout au long de la relation commerciale (notamment en cas de modification de contrat, de renouvellement, ou d’événement de vie du client).
3· LCB-FT : en tant que professionnels de la finance, les courtiers sont tenus de participer à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Cela implique :
Cette obligation est d’autant plus importante que les sanctions sont pénales et que les contrôles de l’ACPR sur le sujet sont fréquents et rigoureux.
4· Protection des données (RGPD) : depuis l’entrée en vigueur du RGPD (Règlement général sur la protection des données), le courtier doit traiter les données clients avec transparence, sécurité et respect des droits.
Les obligations concrètes :
Le non-respect du RGPD peut entraîner des sanctions de la CNIL, mais surtout une perte de confiance client.
5· Gestion des réclamations : tout courtier en assurance, qu'il soit de proximité ou grossiste, est tenu de mettre en place une procédure de traitement des réclamations. Cela comprend :
Ce dispositif est examiné en cas de contrôle ACPR, et permet aussi de démontrer une démarche qualité auprès des clients.
Les réformes entamées en 2025 vont se traduire par une série de nouveautés en 2026. Ces évolutions visent à professionnaliser davantage le secteur, renforcer la transparence, et protéger encore mieux le consommateur.
L’ORIAS, garant de l’honorabilité des intermédiaires en assurance, renforce ses conditions d’inscription et de renouvellement :
Contrôle plus strict du casier judiciaire, des diplômes, et de la formation continue.
Justificatifs complémentaires exigés lors de l’inscription initiale et à chaque renouvellement : attestation de formation, CV détaillé, preuve d’expérience.
+ Sanction automatique en cas de manquement : toute information non actualisée annuellement entraînera la radiation automatique du registre, interdisant de fait l’exercice.
Cette mesure vise à éliminer les acteurs non conformes et à garantir un socle minimum de compétences dans le secteur.
L’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) a annoncé une intensification des audits terrain, avec un focus accru sur :
L’objectif est clair : standardiser les bonnes pratiques et réduire les écarts de conformité entre les acteurs.
En 2026, les montants minimums obligatoires de responsabilité civile professionnelle (RC Pro) seront relevés pour mieux couvrir les risques métier.
Ainsi, le plafond par sinistre passe à 1 564 610 €, avec un minimum annuel porté à 2 239 140 € pour l’ensemble des sinistres.
Cela suppose :
Ce relèvement vise à mieux protéger les clients et éviter les faillites d’intermédiaires suite à des litiges importants.
Dernière grande nouveauté de 2026, et non des moindres : le devoir de conseil ne se limite plus à la souscription. Il s'étend désormais à toute la durée de vie du contrat. Cela implique de :
Ce changement pousse les courtiers vers une posture de conseiller de long terme, plus proche des pratiques en gestion de patrimoine que de la simple distribution.
Face à l’intensification des contrôles et à l’évolution des obligations réglementaires, les cabinets de courtage doivent structurer leur conformité avec rigueur. Voici les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour s’y conformer efficacement et limiter les risques.
Classeur de conformité digitalisé : prévoir la centralisation des preuves et des suivis de mise à jour, le tout avec accès simple pour l’ACPR en cas de contrôle.
Procédures formalisées : miser sur une rédaction claire, une communication interne fluide et une intégration simplifiée pour le quotidien.
Suivi des formations : mettre en place un tableau de bord des heures réalisées, avec envoi de relances automatiques et archivage des attestations.
Audit interne régulier : prévoir une auto-évaluation annuelle ou semestrielle, idéalement avec des simulations de contrôle ACPR pour être paré à toutes éventualités.
CRM métier + GED : adopter un outil unique et collaboratif pour gérer les dossiers, tracer les conseils, consigner les consentements et générer les documents nécessaires.
La non-conformité ne relève pas d’un simple oubli administratif : elle peut avoir des conséquences lourdes, tant sur le plan financier que sur la pérennité de votre cabinet de courtage.
En voici les principaux risques :
Sanctions financières : des amendes administratives importantes peuvent être prononcées par l’ACPR en cas de manquements répétés ou graves, notamment en matière de devoir de conseil, de LCB-FT ou de RGPD. Ces sanctions peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Radiation de l’ORIAS ou retrait d’agrément : un défaut de mise à jour, l’absence de garantie RC Pro, ou un manquement grave peut entraîner la radiation du registre ORIAS ou la perte du droit d’exercer, avec des effets immédiats sur l’activité.
Responsabilité pénale : en cas de négligence grave (ex. : blanchiment non détecté, absence de vigilance client), le courtier peut engager sa responsabilité personnelle, voire être poursuivi au pénal.
Perte de confiance des partenaires ou clients : au-delà du cadre juridique, une non-conformité entache la crédibilité du cabinet. Elle peut entraîner des ruptures de partenariats (compagnies, grossistes) et nuire à la fidélité des clients, particulièrement sensibles aux enjeux de transparence et de protection.
Avant de faire face à un contrôle ou une mise à jour réglementaire, assurez-vous que tous les fondamentaux de la conformité sont bien en place dans votre cabinet.
Voici la checklist 2026 à passer en revue pour garantir que votre cabinet est à jour en matière de conformité et prêt à répondre aux exigences de l’ACPR comme aux attentes de vos clients.
La conformité en 2026 ne se résume pas à une obligation réglementaire : c’est un vecteur de confiance, de performance et de pérennité pour les cabinets de courtage. Dans un secteur concurrentiel, être irréprochable devient un levier de différenciation et un gage de professionnalisme.
Mettez à jour vos procédures, renforcez la formation de vos équipes, digitalisez votre conformité documentaire pour être à jour 2026.
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Photo de Carrie Allen www.carrieallen.com ; Marcel Eberle ; Alina Grubnyak